Coup d'oeil au 'Tamil Nadu' le pays Tamoul en juillet 2000
























Madras

chennai_granddays    L'aéroport est vaste et crasseux.

   L'air est moite. Vers la sortie du batiment, dans le hall, l'air est encore plus étouffant il y a encore beaucoup de monde à minuit et demi.
   Le centre ville n'est pas très proche (10 km) nous devons prendre un taxi.
   Dehors un groupe de miséreux mutilés nous choque un peu mais bon...

   Sur la route, du taxi, c'est ébahi que nous voyons par millier, des gens qui dorment dehors à meme les trottoirs et sur les toits.




   Dans l'avion, un passager "indhi" nous a indiqué un hôtel pas trop cher et correct mais vu l'heure tardive nous préférons pour la première nuit un grand hotel le "Grand Days Hotel".
   Du huitième étage, au balcon, la ville a l'air très étalée, pas très haute, endormie.




chennai - Hotel ChandraTower    Le matin nous partons à pieds rejoindre le "Chandra Tower" dans le quartier Egmore.
   Nous traversons un quartier d'une misère insoutenable. La rue en terre battue est bordée de vieilles cabanes noires et crasseuses en feuilles de palmier tressées.
   Des gamins de 3 ans, nus, se trainent par terre et se chient dessus. Sur un côté droit derrière les cabannes, nous voyons et surtout nous sentons, un ru trop épais pour couler, ou un vieil enturbanné plus maigre que ses os qui fait ses ablutions...    Immonde.

   Cette rue débouche sur une artère à la circulation incroyable. Les moto-rickshaw se disputent la voie avec toutes sortes de véhicules et pousse-pousses en tout genre, bus, chars à boeufs, vélos etc...
   En principe ils roulent à gauche mais la circulation est totalement anarchique et recouverte d'une chappe épaisse et irrespirable de gaz d'échappement.

   Nous traversons un quartier d'écoles ou quelques jeunes en uniformes scolaires jouent au cricket, le sport national. Nous les regardons jouer et l'un d'eux vient nous voir pour nous photographier, nous, alors que nous n'avions pas encore ose sortir notre jetable!
   Il est difficile de se repérer, les rues ne portent pas leurs noms, et au bout d'une heure de marche nous prenons un moto-rickshaw pour trouver l'hôtel et nous reposer un peu.
chennai_victoriastation


   Plus tard nous essayons de rejoindre la plage dans le vieux quartier de Madras George Town. D'Egmore nous n'avons que trois station en train (rustique mais s?rement solide).

   La plage n'est pas exploitée, elle sert de chiottes publiques.

   Nous traversons un pont par dessus un fleuve noir et croupissant, aux effluves indefinissables...
   Au dessous, un type enfoncé jusqu'aux genoux dans la fange, extirpe de la vase noire des choses s?rement cosmestibles mais non reconnaissables... Fou!

   Sur la plage nous grignotons des beignets de legumes et des morceaux de poisson frits emballés dans du papier journal. L'eau est a la même température que l'air mais il pleut 4 gouttes.




     L'un des multiples visages de Vishnu
Vishnu    La nuit tombe rapidement et nous cherchons un rickshaw pour aller dans un resto recommandé dans le Lonely Planet.

   Le chauffeur a visiblement un peu de mal à trouver l'adresse, il est allé trop loin, et c'est finalement à pied en poussant sa pétrolette qu'il veut nous deposer... Je lui fait comprendre que je cherche de l'herbe.
   Il ne parle que 4 mots d'anglais. Après quelques tentatives nous nous comprenons sur le mot "Ganja".
   Pas d'erreurs nous ne cherchons pas de "Brown Sugar"..!
   Il redémarre pour empreinter les petites rues défoncées et emcombrées du centre ville. Il fait signe a un type de monter avec nous, il parle mieux anglais que lui. Nous nous mettons d'accord pour 2 parts à 200 rupies l'une.
   Il faut 7 roupies pour faire 1 franc donc une trentaine de francs la part.
   Toujours en mouvement dans le moto-rickshaw le chauffeur laisse mon gros billet de 500 à un gamin de 13-14 ans avec un parapluie fermé dans la main

   Et nous voilà repartis pour un tour, cela va faire 3/4 d'heures que nous sommes avec notre chauffeur qui n'hésite pas à nous laisser les clés de contact quand nous devons l'attendre! Sur le plan les petites rues ne sont pas indiquées. Plus tard, à l'écart nous le voyons engueuler le gamin au parapluie et lui jeter quelques pièces.
   Ils sont ennuyés quand il reviennent, et on comprend tout: la part n'était pas à 200 roupies mais à 100.
   Et le môme en a pris 5! Le probleme pour le chauffeur était de se faire payer la course...
   J'ai ramassé les 5 sachets de ganja et commence à sortir des billets de 50 et 100 roupies un après l'autre pour les dédommager. Pascale dit stop à partir de 300 roupies.


   Finalement nous abandonnons l'idée du resto et c'est avec un autre rickshaw que rentrons à l'hôtel.
   Nous ne sommes pas ddéçus de la qualité del'herbe et quand nous repensons à ce matin et au quartier miséreux nous avons l'impression que c'était hier tellement nous en avons déjà pris plein les mirettes.



   Il est 9 heures passé lorsque nous nous décidons à aller manger dans un resto à 2 pas de l'hôtel.
   Il est déjà tard pour les indiens. Nous avons baucoup de mal à apprécier les différents petits plats que nous avons commandé. A part le riz blanc tout est trop épicé ou trop piquant.
   En sortant nous décidons de faire le tour du pâté de maison, il est 10h30 la circulation s'est beaucoup ralentie.
   Nous sommes effaré de voir la précarité de leur vie. Sur les trottoirs des gens propres dorment sur des nattes, nous voyons des vieux, des mères avec les enfants, un couple de jeunes et des rats qui courrent entre les dalles défoncées qui rendent les trottoirs mals éclairés dangeureux la nuit.






Mahabalipuram

   Le lendemain nous partons au Bus Stand pour rejoindre Mamallapuram (Mahabalipuram) à 80 km au sud de Chennai (Madras).
The sea shore temple    Le bus est gros solide et rustique, comme les trains. Les chauffeurs sont des virtuoses de l'anticipation pour réussir à maintenir une moyenne de 40 ou 50 km/h. Impressionant! La route est incroyable, elle est habitée, elle sert à tout.
   Nous faisons des kilomètres pour sortir de la ville et la route est toujours encombrée, piétons, vélo, boeuf, camion en panne, linge à sècher. Imprévisible!

   Face à la mer, une savanne assez riche entoure Mahabalipuram jusqu'à la grande réserve ornithologique de Vedantangal.
Mahabalipuram Surya.jpg    A l'hôtel Surya les chambres sont dans des petites bicoques réparties dans un parc arboré le long d'un petit lac. nous craignons un peu pour les moustiques. Pas de clim et des moustiquaires un peu trouée aux fenêtres sans vitres. Mais nous partageons le jardin arboré avec une petite famille de singes (réveil garanti). Les arbres sont aussi squattés par de gros oiseaux et de gros lézards.
   La ville est toute petite, sur les ruines d'une ancienne cité florissante du 6 ème siècle. Les vestiges sont superbes.
   Un village de tailleur de pierre assez touristique. Pour la première fois nous voyons des gosses jouer et rire dans les rues.
   Le site est splendide mais pas très exploité, et seuls les artisants (tissus, chaussures, bijoux, peinture) et quelques épiciers profitent avec les tailleurs de pierres de la renomé de cette vielle cité d'art.

   Le soir dans un restaurant sur la plage nous avons pu déguster des 'Tiger prawns' de grosses crevettes sauvages tigrées du golfe.



Mahabalipuram ganesh.jpg
Ganesh est l'une des divinités les plus importantes de l'indouïsme







Pondicherry

(c) pondichery.com / Stephen Schotte 1999
   Départ pour Pondicherry et 200 km a se taper. L'utilisation que font les Hindies de la route est toujours aussi surprenante.
   4 heures plus tard l'arrivée dans la ville nous refait penser à Madras trop de monde, trop de circulation, trop de pollution...
   L'Hotêl Surguru est assez moyen nous visitons le front de mer rongé par le golfe en cette période.







   Un peu avant la tombée de la nuit nous partons à la recherche de la maison de Jean-Claude.
Mandju et Jean-Claude    Nous avons l'adresse francisée sur le carnet de Pascale, quartier 'Nainarmandapam'. Les chauffeurs de Moto-Rickshaw savent toujours ou c'est, de peur de perdre le client. Le quartier est à 2-3 km vers la sortie sud de la ville, apparement le 3 Ganga&itrema; Street n'est pas facile à trouver. Il y aurait plusieurs Ganga&itrema; Street!..
   Je demande moi-même aux mômes du quartier et nous en embarquons un qui dit connaitre le 'french teacher'. Apres avoir frappé à 4 ou 5 portes nous tombons enfin sur Mandju qui n' en croit pas ses yeux de nous voir, le télégramme n'est jamais arrivé. Jean Claude est sorti et Mandju essai de le joindre par téléphone et envoi aussi son frère.
   Les nuits sont chaudes en cette saison dans cette vaste plaine aluvionnaire, Nainarmandapam est planté dans une cocoteraie. Au 2ème étage nous sommes presque au niveau des cocotiers, mais c'est un inconvénient le soir, dans la touffeur de l'air, quand les moustiques se font collants. Au 1er leur chambre est calfeutrée pour la clim, le 2ème étage sert plutôt de cuisine et de salle à manger. Le Rez-de-chaussée est occcupé par le frère de Mandju.



   Nous repartons pour le Surguru Hotel vers 3 heures du matin. Sur la route de Cuddalore à Nainarmandapam il y a un grand temple pas mal fréquenté et tout illuminé. Nous attendons là un véhicule, quand un bus vide tout éteint à l'intérieur s'arrête devant nous.
   Nous demandons s'il va à Pondicherry et le chauffeur sort du bus pour aller prier au temple.
   L'autre type à l'avant nous dit de monter et se met au volant. Dans le bus un autre type dort sur une banquette. Le 'learner' revient du temple le front safranné et on démarre.
   Le chauffeur nous propose de nous amener jusqu'à l'hôtel moyennant un prix exorbitant. Embrouille, nous continuons à pieds mais on se retrouve vite disputé entre un rickshaw et un moto-rickshaw. Match nul, trop cher ou trop palabreur... vous savez l'argent n'est pas une chose importante... etc...
   Finalement nous irons à pieds, la ville n'est pas trop grande et nous ne sommes pas trop loin, les ricks ont les boules.
   Jean-Claude et Mandju ont insisté pour qu'on dorme chez eux. La chambre du Surguru n'est pas top.
   Jean-Claude vient nous chercher à l'hotel le lendemain matin, nous passons directement louer une mob.
   A leur contact nous comprenons mieux les hindies. Avec Mandju (Magashvari) nous réussissons enfin à apprécier la bouffe. La base de la cuisine est tellement différente! L'instrument principal de la cuisine est la meule à grains. Mandju fait tout elle-même, du pain au fromage.
   Avant de partir faire une virée vers le centre du Tamil Nadu, nous faisons une bonne ballade à l'ouest de Pondicherry voir de grands arbres dans un coin assez sauvage de savanne plus ou moins dense. Nous visitons la ville en mob. A Pondi on circule facilement dans la ville blanche et mal dans la ville noire. Le contraste est encore plus frappant sur l'architecture avec les maisons de style colonial bien proprette. La ville blanche s'étale tout le long de la côte, elle est séparée de la ville noire par l'ignoble canal, noir et nauséabond, heureusement couvert par endroit.
   Nous allons aussi nous baigner dans les vagues du Golfe du Bengale l'eau est à la température de l'air et les vagues lèvent bien en cette saison. la plage est désertique. Au banc de sable je me fait happer par une vague qui me jette sur le banc épaule en avant. Le soir je préssent le pire mais au réveil la douleur est moins forte. Le temps de rendre la mob et nous partont pour Salem en bus.







Yercaud
Salem - bus stand.jpg






   Est-ce la clavicule, un coup de froid, l'eau de la mer, le thé au lait ou plus probablement la 'supply water' (l'eau de la ville) que j'ai bu la veille, bref, une envie de dégeuler urgente! La bouteille d'eau minérale ne me tient pas longtemps, un vrai rinçage! Je me vide litéralement au milieu des petits 'pâtés-caca' indiens derrière les fourrés des bus-stand de Villupuram et Salem, les 2 seuls arrêts.

   Le trajet est long à n'en plus finir. 8 heures de route pour rallier Yercaud.






   Yercaud est un village touristique pour touristes indhies, presque une station thermale, situé à 1500 m d'altitude. Il faut compter 1 heure à partir de Salem pour monter la côte. Le paysage sur la plaine est fantastique. Le flanc de la montagne est habité par des milliers de macaques. En haut l'apic est vertigineux encore 3 km et nous arrivons enfin sur un plateau avec le village qui s'étend sur une colline derrière le lac artificiel.

   Nous allons directement à l'hôtel Shevaroys qui abrite un institut de restauration.
   Ereinté, après un bon baquet d'eau chaude, je ne tarde pas a me coucher. La nuit est fraiche à cette altitude, même à 15 ? de lattitude, c'est un régal.


   Nous passerons 3 jours dans ce village construit avec un souci d'esthetisme et entretenu. Il fait moins chaud les rues ne puent pas.

   Le village est à flanc de colline de chaque cotés des ruelles, devant les petites maisons, dévale le tout à l'égout. Devant chaque entrée, des dessins à la craie souhaitent dans leurs arabesques la bienvenue ou chassent les mauvais esprits. A l'intérieur 2 pièces de la même taille une pour dormir sur des nattes et à l'entrée une pièce pour manger, cuisiner et regarder la TV. Il n'y a qu'un siège. S'il m'ont invité à rentrer c'est s?rement pour nous vendre quelque chose à manger. Ce n'est pas grave, le dialogue est limité mais ca valait le coup d'oeil et le sourire...




   En faisant une grande ballade pour rencontrer les singes (vraiment sauvages) nous nous apercevons que tout le sommet de la montagne est planté de café. A cette altitude la végétation est étonnante pour ce coin de l'Inde.
   Comme à Mahabalipuram les oiseaux sont insolents de couleurs. Dans la journée le village est vide mis à part quelques vieux et quelques jeunes enfants... Tout le monde au boulot! Les chantiers de construction sont à bloc d'employés. Hommes femmes ados, tous mettent la main au ciment sur des échafaudages d'équilibristes faits de branches liées. A l'hôtel les repas sont gastronomiques, nous nous y prenons mieux depuis les conseils de Mandju.
   Nous visitons un temple dans une grotte ou l'intouchable br?le pour nous un cone d'une résine molle. Au fond de la grotte, une niche taillée dans le roc abrite 2 petites statues de Shiva et Vishnou qui recouvertes de suif laissent briller quelques eclats d'or. Dans un nuage de fumée l'ascete nous safrane les fronts et nous fait sonner ses cloches dans les oreilles comme un sourd-dingue pour finalement nous tendre son plateau à oboles. Le soir nous essayons de trouver un peu de ganja. Le bled est très calme, la recherche semble compromis, mais à l'odeur je trouve un groupe pas trop jeune, tous eclatés de rires dès que que je prononce le mot ganja avec mon accent. Ils m'en font cadeau.

Yercaud_hautvillageYercaud-chantieryercaud-singe


   A l'approche du week-end nous commencons à voir arriver la bourgeoisie en 4x4 de Salem ou d'ailleurs. La forêt et le sous-sol sont exploités en haut de la montagne et les camions chargés a raz la gueule font peur sur la petite route en lacet.
   Le retour se fait sous la protection d'un autre zombi sorti d'un temple situé au début de la descente avec ses cloches et sa fumée.
   A surtout pas plus de 30 à l'heure nous retraversons les groupes de singes dédaigneux, qui nous regardent passer, alignés en familles nombreuses sur le parapet.
   Pour changer d'itinéraire nous prenons la route de Cuddalore. Nous traversons une Inde profonde agricole et médievale. La route est parallèle à celle impreintée pour l'aller mais plus au sud.
   A Cuddalore, 50 km avant Pondi, nous ne trouverons rien pour dormir, la ville n'est absolument pas touristique. Nous ne trouvons pas l'hôtel cité dans le guide même avec le renfort de tout le poste de police pour essayer de se faire comprendre. Apres visite d'une 'lodge' à 10 balles nous avons renoncé et avalé les derniers kilomètres non sans mal. Dans ce bus bondé de la fin de journée pas question de politesse envers les vieux débris indies. Je crois que le bus n'aurait pas démarré si nous n'avions pas été assis à cote l'un de l'autre. Etant assis à coté d'une femme nous avons encore du permuter nos places pour ne pas contrarier les choses.
   Dans les environs de Pondicherry nous avons visité un grand temple avec grand jardin, bassin et promenade à l'exterieur. Gare devant l'entrée, un char gigantesque avec des roues en bois de plus de 2 mètres de haut. Mandju nous explique qu'a l'occasion de certaines fêtes des icones sur bois très anciennes representant certaines divinités (ils en ont environ 330 000) étaient accrochées et exhibées sur le char tiré par la foule. A l'intérieur on ressent la fraicheur en passant sous les murs épais du vieux temple en forme de pyramide. A l'intérieur, on a trouvé les cordes de 25 cm de diamètre servant à tirer le char. Impressionnant ! Ce temple est grand et très frequenté mais encore une fois le temple est assez vide de statues ou peintures, pauvre et sale.



   Le lendemain nous prennons notre dernier bain dans le golfe du bengale à Sinevirampatinam, la plage aux coquillages sous un soleil de feu. En juillet, à cause du plan de l'écliptique, sur le tropique le soleil est au zénith a midi, nous sommes entre l'equateur et le tropique l'ombre du soleil nous indique donc le sud. Nous sommes dans l'hémisphere sud par rapport au soleil en cette saison...

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